Prix Livre Inter 2023 et prix littéraire Le Monde 2022 !
Salué par la critique depuis vingt ans mais encore méconnu du grand public, Mathieu Belezi livre avec Attaquer la terre et le soleil un roman magistral, qui incarne la folie et l'enfer de la colonisation de l'Algérie au 19e siècle.
Attaquer la terre et le soleil narre le destin d'une poignée de colons et de soldats pris dans l'enfer oublié de la colonisation algérienne, au dix-neuvième siècle. Et en un bref roman, c'est toute l'expérience d'un écrivain qui subitement se cristallise et bouleverse, une voix hantée par Faulkner qui se donne.
Depuis plus de vingt ans, Mathieu Belezi construit une oeuvre romanesque d'une cohérence étonnante, à la phrase ciselée. La musicalité qui frappe dès les premières lignes d' Attaquer la terre et le soleil fait écho à Le Petit Roi, son premier roman publié en 1998 aux éditions Phébus. Quant à son thème, il renvoie évidemment à sa grande trilogie algérienne, publiée successivement aux éditions Albin Michel ( C'était notre terre, 2008) et Flammarion ( Les vieux Fous, 2011 ;
Un faux pas dans la vie d'Emma Picard, 2015). Est-ce la constance de ce parcours qui explique la fulgurance de ce nouveau roman ? Écrit en quelques mois, Attaquer la terre et le soleil dit en tout cas avec une beauté tragique, à travers les voix d'une femme et d'un soldat, la folie, l'enfer, que fut cette colonisation.
Le second roman de l'auteur du Démon de la Colline aux Loups (35 000 lecteurs) ? Un road movie gitan.
Écoutez bien ce que je vais vous dire parce que dans l'instant c'est la nuit qui parle pas moi et c'est une voix pure, alors je serai pas capable de la refaire ensuite.
Gio a vingt ans, peut-être un peu plus. Sa vie n'est plus la même depuis qu'un lâche lui a planté un tournevis dans le crâne. Désormais, Gio voit ce que peu de gens devinent. La beauté de la nuit. L'appel des chouettes. La grandeur de ses amis Papillon et Dolores. Étonnant road movie gitan, Le Chien des étoiles est le roman de leur destin, un périple cruel et doux dans le monde des humains.
« Le vent de ses yeux m'emporte vers lui, et même si mon corps immobile résiste, ma main se retourne pour rencontrer sa paume. Dans le cercle de lumière la vie de ma main se perd dans la sienne et je ferme les yeux. Il me soulève de terre, et dans des gestes connus l'enchantement de mes sens ressuscite, réveillant à la joie mes nerfs et mes veines. Je ne m'étais pas trompée, la Mort me surveille à distance, mais juste pour me mettre à l'épreuve. Il faut que j'accepte le danger, si seul ce danger a le pouvoir de rendre vie à mes sens, mais avec calme, sans tremblements d'enfance. » L'Art de la joie est principalement le roman d'une vie, celle de Modesta, personnage magnifique né le 1er janvier 1900 sur les pentes de l'Etna, en Sicile. Du chaos misérable de son enfance aux hasards de la vie qui feront d'elle l'héritière insoumise d'une famille dégénérée de nobles siciliens, c'est en fait à un apprentissage de la liberté que cette oeuvre nous invite.
Dans ce monde des confins, une nuit, une fracture de la banquise sépare une jeune femme inuit de sa famille. Uqsuralik se voit livrée à elle-même, plongée dans la pénombre et le froid polaire. Elle n'a d'autre solution pour survivre que d'avancer, trouver un refuge. Commence ainsi pour elle, dans des conditions extrêmes, le chemin d'une quête qui, au-delà des vastitudes de l'espace arctique, va lui révéler son monde intérieur.
La découverte d'un auteur hors norme, un roman hypnotique entre Le Grand Cahier et My Absolute Darling.
Un homme et un enfant habitent une forêt sans nom. L'un est chasseur, et aussi ogre, l'autre une innocence capturée. De saison en saison, ils s'observent, s'épient, avides de trouver une issue à leur vie.
Livre-monde hypnotique, L'Enfant des forêts de Michel Hauteville ne peut guère s'oublier, tant sa langue rejoint celle des fables. Chargé d'émotions et d'odeurs, d'orages, le roman nous entraîne avec lui comme dans une veillée nocturne, mêlant en nous, créatures de terre et de sang , l'espoir, le désir et l'effroi.
Un récit grave, lumineux, habité par l'amour entre une mère et sa fille.
Rien n'est su est un récit grave, lumineux, habité par l'amour entre une mère et sa fille. Que faire quand le monde s'écroule et que la vie demeure ? Sabine Garrigues raconte la brutalité de la mort, le manque, la réinvention de soi. Les mots, émancipés des majuscules et de toute ponctuation, disent l'insoutenable absence, mais aussi la beauté d'un monde qui comprend le vide et la douleur : la mort nourrit la vie / avant je ne le savais pas / maintenant je le sais .
Rien n'est su est le premier livre de Sabine Garrigues. Écrit au fil des ans après la disparition de sa fille au Bataclan en 2015, il a donné naissance à une pièce radiophonique diffusée en 2022 sur France Culture sous le titre :
Nuit de guerre à Paris. L'interprétation était menée par l'autrice et la comédienne Audrey Bonnet, que le Tripode remercie pour la découverte de ce texte.
Roman fulgurant d'une centaine de pages, Le Petit Roi raconte l'histoire d'un enfant qui, abandonné par sa mère, se retrouve confié à son vieux grand-père, un paysan isolé dans une petite ferme provençale. Intime et bouleversant, ce roman est de la même puissance littéraire qu' Attaquer la terre et le soleil, Prix littéraire Le Monde 2022. Un chef-d'oeuvre, vraiment.
Abandonné par sa mère, un enfant se retrouve confié à son vieux grand-père, un paysan vivant seul dans une petite ferme provençale. Depuis cette scène, si simple, Mathieu Belezi réussit à dire la vérité d'un monde. L'indifférence répétée des saisons, la cruauté, l'absurdité des destins, la violence des désirs, le besoin d'amour, tout est là et brûle dans ce bref roman, dont la beauté et la puissance font écho à celles d' Attaquer la terre et le soleil, Prix littéraire du Monde 2022.
Roman sidérant d'une centaine de pages, Le Petit Roi se révèle un chef-d'oeuvre. À l'instar d'oeuvres comme Jeux interdits, Sa majesté des mouches ou encore Les 400 coups, il réussit à dire avec force le vertige de l'enfance, loin de toute mièvrerie. La musicalité et la fulgurance des phrases que déploie ce texte nous font vivre de façon bouleversante l'attente et la désillusion d'un enfant qui n'aspire qu'à être aimé.
Publié une première fois en 1998, et inexplicablement oublié depuis, Le Petit Roi est le premier roman de Mathieu Belezi. Il réaffirme, si cela était encore nécessaire, l'importance de cet écrivain, dont le Tripode entreprend à partir de 2023 la réédition de toute l'oeuvre.
Une ode exaltée à l'amour et à la maternité.
Sophie Bernard, Le Monde À la veille de la Seconde Guerre mondiale, à Saint-Malo, une femme adresse une lettre à un très ancien amant. Elle y fait le bilan de son existence tumultueuse et y défend encore farouchement sa liberté...
Une ode exaltée à l'amour et à la maternité.
Sophie Bernard, Le Monde À la veille de la Seconde Guerre mondiale, à Saint-Malo, une femme adresse une lettre à un ancien amant. Elle y fait le bilan de sa vie tumultueuse et y défend farouchement sa liberté - y compris face à la mort. Des hommes aimés et disparus aux enfants qu'elle a reçus, du chaos des guerres au miracle toujours renouvelé du vivant, elle se souvient de tout, et ne regrette rien...
Avec sa fantaisie habituelle, Bérengère Cournut réinvente le mythe du couple originel. Sous la forme d'un long poème, nous revoilà mis dans le creuset de l'amour, et témoins de la métamorphose des corps et des désirs : On respire, on se désire comme de vieux crabes.
Vovol, c'est un long poème, la légende d'un amour à l'origine de nos vies ; l'idylle imprévue d'un poisson et d'une coquille ; un pied de nez fait à Dieu ; la quête d'un lynx et d'un hibou ; le tumulte des vagues et des volcans ; le secret d'une grotte ; la vie, la mort... Bref, Vovol, c'est la rencontre d'un esprit naïf et d'une femme sauvage, une histoire mystérieuse qui - fatalement - précède la naissance d'un enfant.
Un homme se retrouve en prison. Brutalisé dans sa mémoire et dans sa chair, il décide avant de mourir de nous livrer le récit de son destin.
Écrit dans un élan vertigineux, porté par une langue aussi fulgurante que bienveillante, Le Démon de la Colline aux Loups raconte un être, son enfance perdue, sa vie emplie de violence, de douleur et de rage, d'amour et de passion, de moments de lumière... Il dit sa solitude, immense, la condition humaine.
Le Démon de la Colline aux Loups est un premier roman. C'est surtout un flot ininterrompu d'images et de sensations, un texte étourdissant, une révélation littéraire.
L'illustration de couverture a été réalisée par Clara Audureau.
Finaliste du Prix Goncourt du premier roman.
Lauréat du Prix Première de la RTBF 2021.
Lauréat du Prix du premier roman des Inrockuptibles 2021.
Lauréat du Prix Louis Guilloux 2021.
Lauréat du Prix Roblès 2021.
Lauréat du Prix Poulet-Malassis 2021.
Lauréat du Prix des librairies Payot.
Lauréat du Prix [du métro] Goncourt.
L'Homme qui savait la langue des serpents raconte l'histoire du dernier des hommes qui parlait la langue des serpents, de sa sour qui tomba amoureuse d'un ours, de sa mère qui rôtissait compulsivement des élans, de son grand-père qui guerroyait sans jambes, de son oncle qu'il aimait tant, d'une jeune fille qui croyait en l'amour, d'un sage qui ne l'était pas tant que ça, d'une paysanne qui rêvait d'un loup-garou, d'un vieil homme qui chassait les vents, d'une salamandre qui volait dans les airs, d'australopithèques qui élevaient des poux géants, d'un poisson titanesque las de ce monde et de chevaliers teutons un peu épouvantés par tout ce qui précède.
Peuplé de personnages étonnants, empreint de réalisme magique et d'un souffle inspiré des sagas scandinaves, L'Homme qui savait la langue des serpents révèle l'humour et de l'imagination franchement délirante d'Andrus Kivirähk. Le roman retrace dans une époque médiévale réinventée la vie peu banale d'un jeune homme qui, vivant dans la forêt, voit le monde de ses ancêtres disparaître et la modernité l'emporter. Une fable ? Oui, mais aussi un regard ironique sur notre propre époque.
L'Homme qui savait la langue des serpents a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire en 2014.
Andrus Kivirähk est un écrivain estonien né en 1970 à Tallinn. Véritable phénomène littéraire dans son pays, romancier, journaliste et essayiste, il est l'auteur d'une oeuvre déjà importante qui suscite l'enthousiasme tant de la critique que d'un très large public, qui raffole de ses histoires. Andrus Kivirähk écrit des romans et des nouvelles, des pièces de théâtres, des textes et des scénarios de films d'animation pour enfants.
L'auteur du Dit du mistral (40 000 lecteurs depuis parution) est de retour !
Olivier Mak-Bouchard revient avec une fable sociale, simple et émouvante, l'histoire d'un homme paumé depuis l'enfance, au chômage, et à qui tout à coup le destin sourit.
Un jour de septembre, un jeune homme perd son emploi. Il pense que c'est la fin. Il a tout faux : c'est le début d'une autre vie, où l'accompagnent bientôt un chat en smoking et un rapace qui a des envies d'ailleurs. N'oublions pas, pour la route, une abonnée à trente millions d'amis, un homme mystérieux qui joue avec le feu, ou encore un frère, le plus beau représentant des blaireaux.
La Ballade du feu est un livre sur les erreurs. Les erreurs d'orientation professionnelle, les erreurs de géolocalisation. Les erreurs que l'on peut faire quand on croit que la vie ne nous appelle plus. On y parle en fait de ces jours où on se demande ce qu'on a fait au Bon Dieu ; ces jours où vous auriez pu dire non mais où, allez savoir pourquoi, vous avez finalement dit oui.
Le Dit du Mistral, La Ballade du Feu, Le Temps des Grêlons... avec Olivier Mak-Bouchard, la magie des histoires se révèle dès le titre des romans. Dans celui-ci, attendez-vous à plonger dans un autre monde : partout sur la planète, c'est la stupéfaction, plus aucun appareil photographique ne fonctionne ! C'est à croire que l'univers, saturé de nos présences, se révolte contre l'espèce humaine. En Provence, trois enfants apprennent à vivre avec ce phénomène inexplicable, et voient progressivement leur destin basculer...
Paresse générale ! Et si on ne travaillait que trois heures par jour ?
Paresse pour tous : un roman espiègle qui offre ?le portrait d'une France qui se remet en marche, mais pas du tout comme certains voudraient.
Et si on ne travaillait que trois heures par jour ?
Telle est la proposition qu'Émilien Long, prix Nobel français d'économie, fait dans son dernier ouvrage, Le Droit à la paresse au XXIe siècle. Très vite, portée par la renommée de l'économiste et le sérieux de ses analyses, l'idée fait son chemin dans le débat public. Moquée par les uns, portée au nues par les autres, elle se retrouve au bout du compte débattue dans toutes les rédactions, sur tous les plateaux télé. En quelques jours, elle devient le sujet sur lequel tous doivent se prononcer. Et si un autre monde était possible ?
L'ampleur du phénomène est tel qu'Émilien Long, pris de court par le succès colossal de son livre, se voit poussé par ses proches à l'élection présidentielle de 2022. L'enjeu est simple : changer de modèle de société, sortir d'un productivisme morbide pour redécouvrir le bonheur de vivre.
Paresse pour tous est un roman espiègle. Fort d'une érudition jamais pédante et de clins d'oeil taquins à nos choix de vie, il rend crédible une utopie, celle d'une société qui renverse ses priorités et prend le temps d'exister.
Après La Grande Panne, roman d'une France qui se retrouvait à l'arrêt, Hadrien Klent nous offre cette fois-ci avec le même humour le portrait d'une France qui se remet en marche, mais pas du tout comme certains voudraient.
Après Paresse pour tous (20 000 lecteurs), la nouvelle utopie d'Hadrien Klent ! Paresse pour tous avait fait rêver avec un candidat à la présidentielle qui proposait qu'on ne travaille plus que 3 heures par jour. Avec La Vie est à nous, le rêve est devenu réalité, et c'est notre rapport au politique, toute notre vie, qui s'en trouvent changés.
Qui aurait pu croire qu'on ne travaillerait plus que 3 heures par jour ? C'est pourtant bien ce qui arrive aux Franc¸ais depuis la victoire à l'élection présidentielle de l'économiste Émilien Long, qui a osé légaliser le droit à la paresse.
Mais dans une société libérée du joug du travail contraint, plus solidaire et horizontale, il reste bien des obstacles: lobbys agressifs, nantis révoltés, nostalgiques du monde ancien et opposants politiques démagogiques font feu de tout bois pour mettre à bas ce nouveau système. Ce nouveau président de la République peut-il vraiment inverser les priorités de notre société ? Y compris en remettant en cause sa propre place ?
Partisan d'une utopie réaliste, Hadrien Klent nous avait proposé dans Paresse pour tous (Le Tripode, 2021) la vision réjouissante d'une société s'émancipant des mythologies du monde capitaliste. Avec La Vie est à nous, il convoque le souvenir du Front populaire pour rappeler qu'il est possible de faire de la politique d'une fac¸on radicalement différente. Jusqu'à nous interroger sur notre rapport infantile au pouvoir : et s'il était temps de s'attaquer au fantasme, répandu en dictature comme en démocratie, de l'homme providentiel ?
Un magnifique hymne à la nature et à la beauté du monde.
Pierre Assouline Après une nuit de violent orage, un homme voit toquer à la porte de sa maison de campagne Monsieur Sécaillat, le vieux paysan d'à-côté. Qu'est-ce qui a pu pousser ce voisin secret, bourru, généralement si avare de paroles, à venir jusqu'à lui ? L'homme lui apporte la réponse en le conduisant dans leur champ mitoyen : emporté par la pluie violente et la terre gorgée d'eau, un pan entier d'un ancien mur de pierres sèches s'est éboulé. Or, au milieu des décombres et de la glaise, surgissent par endroits de mystérieux éclats de poterie. Intrigués par leur découverte, les deux hommes vont décider de mener une fouille clandestine, sans se douter que cette décision va chambouler leur vie.
S'il se nourrit des oeuvres de Giono et de Bosco, Le Dit du Mistral n'est pas un livre comme les autres. C'est le début d'un voyage, un roman sur l'amitié, la transmission, sur ce que nous ont légué les générations anciennes et ce que nous voulons léguer à celles à venir. C'est un récit sur le refus d'oublier, une invitation à la vie où s'entremêlent histoires, légendes et rêves. C'est une fenêtre ouverte sans bruit sur les terres de Provence, la photographie d'un univers, un télescope aimanté par les dieux.
Après De Pierre et d'os (200 000 lecteurs), Bérengère Cournut revient avec un nouveau roman. Avec une fantaisie qui n'appartient qu'à elle, l'autrice nous conte le destin d'une mère qui s'évapore de la maison et laisse un trio pas banal d'enfants livrés à eux-mêmes. Des contrées de l'enfance jusqu'à la découverte du grand Nord, c'est un nouveau voyage qui commence....
Odile a disparu, laissant derrière elle son mari Ferment et leurs trois enfants. Privés de la présence maternelle, Béguin, Chiffon et la jeune Zizi Cabane doivent trouver un nouvel équilibre. Mais rien ne se passe comme prévu dans la maison. Une source apparaît dans le sous-sol, et veut absolument rejoindre le ruisseau du jardin. Un drôle de vent rôde. Et tandis que tante Jeanne essaie de ramener un peu de raison là dedans, Marcel Tremble, faux grand-père surgi de nulle part, accompagne avec tendresse la folie de ces êtres abandonnés. Que vont devenir les chagrins ? Sur quelles pentes vont-ils désormais rouler ?
Après le voyage arctique de De pierre et d'os, Bérengère Cournut réussit une nouvelle fois l'invraisemblable : mêler la poésie à la prose pour dire en souriant la douleur, associer le quotidien aux rêves pour réinventer avec force un chemin de vie.
1933. Max, le fils bâtard de la pute Minna Schulz, s'enrôle dans les SS à l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Affecté dans un camp d'extermination où disparaissent son meilleur ami (juif) et toute sa famille, il endosse après la guerre l'identité de son ami assassiné. Max, devenu Itzig Finkelstein, épouse la cause juive et traverse l'Europe pour rejoindre la Palestine, où il devient barbier et sioniste fanatique.
Trente ans avant Les Bienveillantes de Jonathan Little, Le Nazi et le Barbier raconte l'Holocauste du point de vue du bourreau. L'humour (noir) en plus.
Écrit durant l'exil d'Hilsenrath à New-York, le livre fut d'abord un best-seller aux Etats-Unis avant d'être publié en Allemagne, avec un succès polémique. Désormais considéré comme un classique, ce titre montre un autre aspect, tout aussi iconoclaste, du génie littéraire de l'auteur de Fuck America.
Traduit par Jörg Stickan & Sacha Zilberfarb.
Entre la mort et moi, un barrage : l'écriture , Brigitte Fontaine Aujourd'hui, Brigitte Fontaine a 84 ans. Son corps ne suit plus, le temps des concerts est passé, mais l'écriture, elle, subsiste. Entre la mort et moi, un barrage : l'écriture , écrit-elle dans Fatrasie. Et quel panache ! Elle fait avec ce nouveau livre ce qu'elle fait depuis toujours, elle dit l'amour, la vie, la mort et leurs dérivés (couple, sexe, chats, corps, et aussi ce truc qu'on appelle parfois l'Unique ). Son monde poétique résiste à la peur et à la douleur. Et il reste à découvrir, toujours aussi déconcertant et sans doute trop libre et drôle pour qu'on s'arrête à son tragique. Voici comme elle conclut son recueil : Elle, elle ne mourut pas, elle ne mourra pas, car elle est le prophète dressé en figure de proue sur la barque d'Isis, aussi vaste que les univers. Ô le secret des mystères ! À qui protesterait devant le non-sens de son verbe, Brigitte répond : les expliqueurs et les expliqueuses de textes devraient tous être passés par les armes . Elle a raison.
Née contente à Oraibi conte le destin d'une jeune Amérindienne d'Arizona. Le peuple hopi vit depuis des siècles sur un plateau aride, dans des conditions de dénuement extrême. Soumis aux contraintes d'une région désertique, il a développé une cosmogonie extraordinaire et des croyances qui font communier la vie et la mort, la lumière et la nuit, les esprits, les animaux et les hommes. À travers la quête d'une jeune orpheline qui salue le Soleil en riant, c'est la beauté de ce monde aux antipodes du nôtre qui se révèle, et demeure.
« (...) Une bosse s'est formée sous sa couverture au niveau du ventre, puis ses mains noueuses se sont trouvées libérées. Elle les a placées le plus haut possible au-dessus de sa tête et est restée un long moment comme ça, les bras en l'air. Elle me regardait d'un air rieur : « Tu as vu comme mes ailes frémissent ? » Puis lentement, elle a replié les coudes et posé ses bras affaiblis le long de sa poitrine. Les mains à nouveau croisées sur le ventre, elle a fermé les yeux en disant : « Le papillon est fragile, il ne faut pas tenter de le retenir quand il a envie de s'envoler. » Dans ses précédents livres, Bérengère Cournut explorait surtout des territoires oniriques, où l'eau se mêle à la terre (L'Écorcobaliseur, Attila, 2008), où la plaine fabrique des otaries et des renards (Nanoushkaïa, L'Oie de Cravan, 2009), où la glace se pique à la chaleur du désert (Wendy Ratherfight, L'Oie de Cravan, 2013). Cette fois, elle se fond aux plateaux arides d'Arizona, où le vibrant peuple hopi lui souffle une histoire singulière.
C'est l'histoire d'une femme qui veut devenir une palourde.
Après le remarqué Le Caillou (prix Libr'à Nous 2016), Sigolène Vinson revient au Tripode avec un roman écopoétique dans lequel l'amour et la nature oscillent entre le sublime et le désastre.
Par une nuit de canicule, une femme se réveille. Elle a trouvé refuge depuis des mois dans un village niché entre une falaise d'ocre et un étang oublié. La vie y est extraordinaire, mais aussi au bord du désastre, tout ça à cause d'une centrale hydroélectrique qui déverse par-là ses eaux douces et froides... Elle se dit que le monde est curieux, même quand il s'écroule. Et que l'amour, les hommes, sont épuisants, même dans les commencements. La nuit s'étire, le réel vacille et dans son insomnie elle se demande : que faire, quand tout s'en va ?
Il y a Gabriel, un opérateur de cinéma qui a parcouru le vingtième siècle l'oeil rivé derrière sa caméra : de l'enterrement de Sarah Bernhardt au tournage du Mépris, du défilé de la paix de 1919 au 11 septembre 2001, il aura été le témoin muet d'un monde chaotique, et de certains de ses vertiges. Il y a Adrien, son petit-fils, qui est journaliste spécialisé dans les choses numériques qui envahissent désormais nos vies. Et il y a le roman qu'Adrien a décidé d'écrire sur son grand-père.
En vingt-quatre chapitres, raconter une vie. Vingt-quatre chapitres comme les vingt-quatre images qui font chaque seconde d'un film. Vingt-quatre chapitres pour tenter de saisir la vérité : que reste-t-il de ce qui n'est plus là ? Que connaît-on de ce qu'on a vu sans le vivre ? Que faire, aujourd'hui, de tant d'images ?
Les Jardins statuaires est l'un des romans fondateurs de l'histoire du Tripode. Premier volume du Cycle des Contrées de Jacques Abeille, ce roman d'une imagination stupéfiante, à mi-chemin de Gracq et de Tolkien, est à la fois un monument littéraire et la porte d'entrée de l'une des plus importantes oeuvres de la littérature française contemporaine.
À une époque indéterminée, un voyageur découvre un monde étrange où, dans des domaines protégés par de vastes enceintes, les hommes cultivent des statues...
Devenu pour ses lecteurs un roman à nul autre pareil, Les Jardins statuaires relèvent à la fois de la fable, du roman d'aventure, du récit de voyage et du conte philosophique.
L'illustration de couverture a été réalisée par François Schuiten.