Marguerite, fille et petite-fille d'enlumineurs, vit sur le pont Notre-Dame. Son frère jumeau est épileptique. Marguerite le veille, le maintient littéralement en vie. Sa mère préfèrerait que Marguerite soit malade plutôt que son fils. Elle harcèle et accable sa fille. Pour compenser et conjurer cet enfermement, Marguerite s'arrime à la manifestation primordiale de la vie qu'est la lumière, la couleur. Elle va gagner sa place dans l'atelier d'enluminure familial, non sans peine.
Toute sa vie, elle marche sur une ligne de crête, un chemin borné par le pont Notre-Dame et le Petit Pont. Chaque jour, elle traverse l'île de la Cité, de l'atelier d'enluminure à l'apothicairerie de son parrain où elle vient s'approvisionner en pigments.
Jusqu'au jour où Marguerite rencontre Daoud. Un maure - l'ennemi absolu.
Avant lui, l'univers physique de Marguerite est balisé. Elle est tenace pour l'essentiel, sait faire des compromis calculés, mais s'il y a aventure et prise de risque, elles ne sont qu'abstraites et artistiques. Les choses changent avec Daoud. Cette rencontre va la forcer hors d'elle-même et la projeter dans la vie.
Histoire, portrait de femme, amour des couleurs et de la vie, art du livre, le nouveau roman d'Anne Delaflotte-Mehdevi possède un véritable charme.
Un matin, un homme mystérieux et massif frappe à la porte de l'atelier du gué. Il vient confier pour rénovation un livre ancien, une curiosité, relié à l'allemande. Dans une ruelle de Dordogne qui fleure bon les mots de Cyrano, la jeune relieuse tombe sous le charme du livre. Et du messager qui le lui a apporté.
Les doigts habiles d'une relieuse viennent de se poser sur un vrai trésor, un exemplaire du premier folio de Shakespeare, découvert par une consoeur acariâtre. Voilà un travail de restauration inédit pour Mathilde, la relieuse du gué, qui va vivre un duel ardent et tragique...
Madeleine s'enfuit de l'école le jour de la rentrée. Sa mère, folle d'angoisse, crie son nom le long de la rivière. L'enfant est saine et sauve, mais Clothilde y perd la voix. Sa voix du quotidien, sa voix de mère, de fille, d'amie et d'amante lui fait désormais défaut.
Clothilde consulte, se refuse aux traitements, se heurte à l'incompréhension de tous. Et, contre toute attente, prend des cours de chant. La voix chantée de Clothilde est belle, sublime même. Passionnée de musique depuis l'enfance, comment pourrait-elle se détourner de ce talent qui affleure ? Un portrait de femme d'une tonalité bouleversante.
En voyage dans les étendues du Grand Nord, Landry s'attarde. Ses collègues paysans sont déjà rentrés et ont repris le rythme des cultures. À part la terre, rien n'attend Landry au pays. Et la terre, qu'attend-elle de lui ? Lorsqu'il rentre au bercail, c'est avec des envies de changement. Mais un nuage de cendres s'épaissit dans le ciel, annonciateur de bouleversements bien plus grands, pour l'homme comme pour le sanderling, un oiseau migrateur que Landry guette comme on espère le retour des saisons. Sur le monde paysan et ses évolutions, sur la solidarité face à la catastrophe naturelle, un roman charnel.
Prague. La rumeur monte jusqu'aux fenêtres d'un vieil homme malade qui se souvient.
Tout jeune garçon,Slávek perd l'usage de ses jambes, renversé par la calèche du comte Sporck. Celui-ci ne fuira pas sa responsabilité, prenant en charge l'éducation du jeune homme.
Slávek traverse le XVIIIe siècle dans une Prague soumise aux épidémies, aux guerres, mais où le théâtre s'épanouit. Il s'y verra confier l'éclairage des spectacles et opéras.
Discret séducteur, sensible aux arts et notamment à la sculpture et la musique, Slávek tourne le dos à l'obscurantisme, et trouve sa place en maître des lumières.